La Tuile


Keramídi en grec signifie “la tuile” mais pour notre famille, c’est le nom de ce village petit que l’on disait déjà perdu, entouré comme il est par “ses” deux rivières thessaliennes. Quand on prend la route depuis Tríkala en Thessalie occidentale à destination de Palamás, il est situé en amont, bien près de cette grande bourgade de Palamás qu’est la commune de la famille de ma mère. Donc un passage pour nous, en quelque sorte obligé.

Le Vieux Pont près du village de Keramídi. Thessalie, années 2000

Dans le récit familial de notre petite histoire du temps encore présent, celle que mes grands-parents, puis mes oncles et mes tantes ont pu nous transmettre, Keramídi fut d’abord une zone assez propice aux maquisards durant l’Occupation allemande et surtout, un lieu de mémoire tragique pour les escarmouches, pour ne pas dire plutôt les assassinats, ayant marqué la période de la Guerre civile entre royalistes et communistes dans les années 1944 à 1949. Entre les deux rivières justement, “il y avait tant d’endroits pour les cachettes et autant pour les embuscades”, aimait répéter souvent notre grand-père, pour sitôt rajouter… “sauf bien entendu quand elles débordaient”.

Au-delà des “lieux de mémoire” familiaux, fatalement fragmentés par la force de l’oubli, Keramídi fut d’emblée un village au toit de chaume, créé dans la période 1850-1870 par les fermiers de la contrée voisine de Kardítsa, sur les terres de pâturage d’hiver pour les éleveurs de bétail. Cette nouvelle commune de la Thessalie, s’affranchissant d’ailleurs tout juste du joug de l’Empire ottoman en 1881, prend alors le nom de Keramídi, déjà parce que ses habitants fabriquaient des tuiles.

Tríkala, Keramídi et Palamás en Thessalie

Situé sur une… altitude de 62 mètres au-dessus du niveau de la mer, le village a été construit pratiquement au confluent des rivières Piniós et Énipéas, en français respectivement Pénée et Énipée. D’après le recensement de 2011, Keramídi était peuplé d’une population de 323 habitants, mais seulement de 200 habitants environ en 2023 et cela, avant même les inondations de septembre dernier. Une population il faut préciser, composée de cultivateurs et d’éleveurs comme leurs ancêtres.

En cette Grèce que l’on dit encore parfois typique, les coupures calendaires sont notamment marquées par les fêtes du calendrier, d’abord chrétien ou de ce qui en reste. Organisée de la sorte chaque année, la grande fête du village est dédiée à la mémoire de Saint Charálambos, le saint patron de la localité, non sans raison visiblement.

Entre Tríkala, Keramídi et Palamás. Thessalie, octobre 2023

Car il faut dire à ce propos que Saint Charálambos de Magnésie en Asie Mineure, ayant vécu au début du IIIe siècle, est considéré comme protégeant les hommes principalement de la famine et de la maladie, de même que leurs animaux de ferme. Il est très vénéré en Grèce, tandis que la relique de son crâne est conservée au sein de l’église de Saint-Charálambos du monastère Agios Stéfanos des Météores, non loin de Tríkala.

Bien naturellement, les seuls monuments notables à Keramídi sont ses ponts et parmi eux, le premier n’est autre que Megalogéfyro, littéralement “le Grand Pont”, connu dans la région aussi sous le nom de Paliogéfyro, très exactement “le Vieux Pont”, en franchissement de la rivière Énipéas et qui assurait durant près de quatre siècles… à lui seul, le passage entre la région de Kardítsa et la capitale tardive de la Thessalie, Lárissa.

Cultivateurs et d’éleveurs… historiques. Thessalie, années 1930

On ne sait pas exactement quand ce pont a été bâti, mais on pense que sa construction date sans doute de la période située entre le XIIIe et le XVIe siècle. Notons qu’à l’origine, il possédait quatre arcs, mais il en reste aujourd’hui seulement trois, après que l’arc de gauche, le plus grand des extrémités du pont, ait été dynamité par les troupes allemandes en 1941.

Eh bien voilà… qu’entre ses deux rivières, Keramídi a été inondé en septembre dernier, et l’eau est montée jusqu’aux tuiles… du village de la Tuile, comme d’ailleurs dans toute la région aux alentours. Les nôtres par exemple au village de Palamás, ont vu leurs maisons parfois détruites mais alors à Keramídi, la situation a été bien plus apocalyptique.

Un oncle de notre famille y habitait et il s’est retrouvé en compagnie de 45 autres personnes, occupant le deuxième étage de la dernière maison à deux niveaux… encore debout. Lorsqu’ils ont été secourus la dernière minute par les embarcations de l’armée, il a tout juste eu le temps de voir sa propre maison s’effondrer… pour s’effondrer à son tour et se retrouver en réanimation en cardiologie à l’hôpital de la ville Kardítsa. Il s’en est sorti… mais il reste, aux dires des cousins des lieux qui l’hébergent depuis à Kardítsa, muet et immobile durant des heures.

Après l’inondation. Maison à Keramídi, octobre 2023

Un mois pratiquement après les inondations, ceux de la presse régionale de la Grèce du nord et plus précisément de Thessalonique, se sont rendus sur place pour un état des lieux, plutôt désastreux. Nous publions ici les extraits du reportage, ainsi que ses photos :

Nous sommes vendredi après-midi au départ de Lárissa, sur la route nationale qui ressemble à un fjord norvégien, car l’eau est toujours là, omniprésente des deux côtés de la chaussée… de vastes étendues ressemblent même aux rizières du Vietnam. Notre but c’est d’atteindre les villages inondés du district de Farkadóna, avec l’intention de voir de nos propres yeux ce qui s’y passe, près d’un mois après la catastrophe.

Après l’inondation à Keramídi, octobre 2023

Nous sommes arrivés à Keramídi en passant par-dessus l’eau, empruntant un pont endommagé. La première image fut celle… bien hideuse, des récoltes mortes et des machines agricoles submergées nous accueillant dans un village fantôme. Ce que l’on entend par la phrase “village fantôme”, se résume très exactement à ces lieux morts, et ce n’est même guère exprimable par nos mots !

Ensuite, nous avons vu un camion-benne chargé de ce qui en restait des affaires souillées d’un ménage, pour tout transporter vers la décharge. Les maisons du village ont toutes été abimées et rendues inhabitables, voire détruites. Leur nouvelle couleur est partout identique de maison en maison. C’est un ocre alors étrange, rayée de bandes brunes. Et cela jusqu’au plafond et jusqu’aux tuiles. Maisons sinon, pour la plupart vidées.

Les biens des habitants s’entassent devant les cours des maisons, dans la rue. Un tas alors sans fin. Lits d’enfants, robes de mariée, ustensiles de cuisine, costumes, jouets, livres, outils agricoles. L’horreur enveloppée de boue. Vestiges de vies actives qui se sont arrêtées brutalement. Les maisons sont vides. La seule chose qui sort des murs, c’est cette odeur étrange. Et qui n’est pas supportable du tout. Un cocktail de boue, de moisissure, d’eaux usées des fosses septiques débordantes, et… de mort.

Après l’inondation. Dans une maison à Keramídi, octobre 2023

Dans les ruelles du village il y a des animaux morts partout. Certains poissons gisent même sur la place centrale. Une sorte… d’îlot s’est formé, entouré du lac ou de la rivière qu’est devenu désormais Keramídi. À proximité du village dans un enclos, il y a plus d’une centaine de moutons noyés. L’éleveur reste parmi leurs cadavres et ne les quitte plus. “Si vous voulez que nous les débarrassions, vous devez les charger vous-même… à la main dans une benne”, lui dirent-ils… les responsables.

Il n’est pas le seul à vivre avec les morts. À Keramídi et seulement pendant la journée, les gens qui essaient d’enlever la boue de leurs maisons enjambent alors parmi leurs morts. Des ancêtres, qui posent encore sur des photographies abimées, souvenirs alors de toute leur vie et devant leurs maisons, leurs amis à quatre pattes qu’avaient autant de compagnie jusqu’il y a peu, gisent ainsi morts pendant vingt jours en pleine rue.

Les habitants y reviennent seulement de jour, car durant la nuit tout le monde est hébergé ailleurs dans les villages voisins et de toute manière, à Keramídi il n’y a plus d’électricité.

Après l’inondation. L’église de Keramídi, octobre 2023

Le Père Aléxandros Kakadiáris est le pope du village. Il nous a ouvert la porte de son église de Saint Charálambos, le patron du village, belle porte sculptée que les villageois ont façonné de leurs propres mains durant près vingt ans. Le frisson le plus surnaturel que j’ai jamais ressenti m’est arrivé avec l’odeur étrange émanant de cette église. Tel un lieu bombardé, de ceux qu’on a vu dans les films ou à travers les scènes de guerre dans nos tristes actualités. Saints, évangiles, croix, bancs, vêtements liturgiques, psautiers, le tout mélangé, devenu une masse amorphe et le prêtre qui nous guide à travers cette masse est en larmes. Image en somme biblique.

Plus personne n’entre désormais dans cette église. Je n’ai même plus de calice. J’ai emmené huit personnes chez moi pour les héberger, quand on veut, il y a toujours de la place. Deux vieilles grand-mères… nourries à la seringue et six autres habitants. Ceux du village se sont dispersés partout où ils l’ont pu”.

Image en somme biblique. Keramídi, octobre 2023

Nous avons perdu la partie” me dit Vassílis Theodórou, président de la communauté villageoise, un vieil homme extrêmement bon enfant, pour sitôt rajouter, “nous ne quitterons pas le village. Nos jeunes vont partir, ils n’ont plus rien à faire ici”. Evangelía venait de terminer tout juste la construction de sa nouvelle maison. Elle n’existe plus. Ce que nous voyons ressemble à une favela des Indes. Son jardin est désormais une décharge géante, toute sa vie se décompose en morceaux boueux.

Cela fait vingt jours que je dors dans ma voiture. J’ai vécu ici toute ma vie. Nos grands-parents ont vécu ici. Plutôt il faut dire que nous vivions ici mais plus maintenant. Je n’en peux plus. Notre maison n’est plus habitable, ni réparable. Où aller sinon ? S’attendre à quoi désormais ? Mon fils en permission de l’armée est venu nous aider à vider la maison. J’aurais aimé que la rivière m’emporte finalement avec elle. J’aurais aimé être… délivrée”.

Après l’inondation. Mémoire perdue, Keramídi, octobre 2023

Mercredi 6 septembre à Keramídi, au début de la tempête, la digue sur la rivière d’Énipéas s’est effondrée. Lorsque la bute vers Farkadóna, le gros bourg proche vers le nord dont nous dépendons administrativement, s’est rompu, nous avons appelé la municipalité, et elle nous assurait que la digue allait tenir. Après tout, elle a résisté à de grandes inondations par le passé. Des habitants d’ici l’ont renforcé en y dépêchant des engins sur place. Cette bute qui se dresse là depuis 1936 avait jusque-là assuré la sécurité du village. Le lendemain, après avoir passé la nuit sur la butte, nous avons constaté que l’autre butte, cette fois vers le bourg de Palamás, côté sud, avait cédé”.

Aucun message d’urgence par le numéro… 112 mis en place par les autorités, ne nous est jamais parvenu pour nous prévenir. Le responsable de notre commune a décidé d’évacuer le village à la dernière minute alors que l’eau recouvrait tout. Il a été le dernier des habitants à quitter les lieux quelques minutes seulement avant que l’autre butte ne cède à son tour. Inondés, sans eau potable, pendant 3 jours, les habitants d’ici et des environs de Farkadóna ont bu même de cette eau”.

Certains chiens qu’ont survécu montés sur les toitures. Keramídi, septembre 2023

Les 220 habitants de notre village se sont ainsi dispersés partout dans la région, voire en Grèce, de Rhodes à Thessalonique mais d’abord aux villages environnants. En traversant le village désormais déserté, je pense que ce serait le décor idéal pour un film catastrophe, on n’aurait pas besoin d’investir quoi que ce soit pour le décor, tout y est. Certains chiens qu’ont survécu montés sur les toitures, cherchent de la nourriture dans les ordures”. À mesure qu’on s’éloigne du centre du village, où le camion-benne n’est jamais passé depuis vingt jours, l’odeur devient abominable.

À Farkadóna, le grand bourg sur la route entre Lárissa et Tríkala, les immeubles HLM ouvriers sont encore en partie dans l’eau et sans accès comme on dit, sécurisé. Leurs habitants les ont abandonnés. Vu de loin au coucher du soleil, le paysage ressemble à un panorama on dirait vénitien. Mais en se rapprochant, l’image révèle alors tout son drame. Quelques centaines de mètres plus loin sur la route principale, dans un immense enclos il y a de grosses machines agricoles détruites. Perte alors de plusieurs millions. Le désespoir.

Après l’inondation. dans l’église de Keramídi, octobre 2023

En face, un couple verse de l’eau de Javel sur le sol de la maison, dans se cour restent accrochés plusieurs petits drapeaux grecs… crottés et dans un coin, deux caisses de vin que Váïos produisait et c’est tout ce qu’il a réussi à sauver. Avec sa femme, Vásso, ils ont vécu toute leur vie à Farkadóna. “Je regardais le match de l’équipe nationale à la télévision, je ne pouvais pas imaginer ce qu’allait se passer, l’eau a commencé à monter, ce que nous avons pu provisoirement sauver parmi nos objets, il a été posé sur les tables”.

Ils ont passé la nuit à regarder les embarcations emmener les villageois hors du village jusqu’à ce que l’eau atteigne leur propre maison. Vingt jours se sont écoulés et maintenant ils ont déménagé à Diáselo, bourgade des environs mais sur les hauteurs. Cinquante personnes de Farkadóna y sont ainsi placées, aux maisons que ceux de Diáselo habitant à Athènes ont mis à leur disposition.

En parcourant les pièces vides de leur maison de Farkadóna, ces rescapés nous montrent alors les photos sur les murs, celles des parents et aussi de leur enfant du temps où il allait à l’école. “Nous avons perdu nos souvenirs, cette mémoire que nous avons gardée pendant tant de décennies, notre passé, nous n’avons plus rien pour nous le rappeler”. Mêmes phrases ici aussi. “Tout le monde, voire même les autorités… on nous a oubliés”.

“Nous avons perdu nos souvenirs”. Keramídi, octobre 2023

Váïos a passé la matinée à chercher sur Internet comment payer la taxe foncière et l’électricité, laquelle est de toute façon coupée. Pour une maison qui n’existe plus. Surréalisme. À l’extérieur du village de Koutsóchero se trouve une horrible structure pour migrants, construite on dirait ces dernières années… car sortie de nulle part.

Jusqu’au jour de la tempête, 900 migrants et leurs familles y vivaient. Ils ont été transférés à la hâte vers d’autres structures. Sur ordre d’en haut, ils ont quitté ces habitations faites de conteneurs, construites exprès pour chaque fois accueillir de nouveaux réfugiés. Cette fois-ci, les réfugiés sont les Grecs des environs.

Je regarde les conteneurs pendant que nous visitons le campement. Quelques mots arabes aux marqueurs sont écrits ici et là, rappelant ceux qui vivait ici jusqu’à il y a vingt jours. Rien d’autre. Les habitants des environs, désormais appelés “victimes des inondations”, resteront ici, on ne sait même plus combien d’années.

“Nous avons perdu nos souvenirs”. Keramídi, octobre 2023

Magdaliní et Yánnis, sont assis au soleil dans leur nouveau quartier, celui des conteneurs. Ils ont été évacués de chez eux à Farkadóna à bord des embarcations. En deux jours, leurs maisons furent perdues. Ils ont passé les deux premiers jours à la mairie, deux jours dans un jardin d’enfants à Neochóri, dix jours sous une tente à Grizáno, pour alors finir au campement. Ils essaient à s’adapter à leur nouvelle vie.

Ils luttent pour vaincre les cafards qui rôdent sur le sol. “J’ai vécu 30 ans à Munich en tant que travailleur, j’ai eu une vie, je suis rentré à mon village sans jambe et maintenant je n’ai plus rien. J’ai été emmené en embarcation sur un terrain en hauteur, puis au dispensaire et maintenant ici dans cette structure. Jusqu’à présent, ils ne m’ont pas donné un seul centime. Je ne sais pas ce que je vais devenir”.

Les conteneurs mesurent entre 18 et 24 mètres carrés. Les petits peuvent accueillir deux personnes et les plus grands, quatre. Ils disposent de lits doubles, d’une table, de chaises et de petites toilettes. Les sols et les couvercles des WC ont été changés.

“Nous avons perdu nos souvenirs”. Keramídi, octobre 2023

Au milieu du campement se trouve une grande salle à manger entourée de barres de fer, elle ressemble à une prison. Il y a aussi une salle de réunion, puis une salle de sport. Ce n’est guère fameux. Pas une seule trace de verdure. Les communes voisines ont pris en charge la distribution des repas. Un bus arrivait au moment de notre visite pour y ramener sept enfants après la fin des cours à l’école. C’est là qu’ils passeront leur hiver. Les autorités leur disent qu’elles leur donneront aussi des téléviseurs. Au dispensaire, nous avons rencontré le médecin et les infirmières.

Ils nous ont parlé des difficultés rencontrées pour ceux qui souffrent d’Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives, toutes personnes âgées qui nécessitent de soins particuliers. Les psychologues sont là pour les soutenir. En partant, je me suis retourné pour jeter un dernier regard sur cette horreur. “Ne nous oubliez pas”, m’ont-ils dit ici aussi…

“Les conteneurs mesurent entre 18 et 24 mètres carrés”. Koutsóchero, octobre 2023

Voilà pour ce qui est du reportage… en local. La presse de Thessalie, rapporte que “d’après certaines informations issues du ministère des Infrastructure, l’une des mesures envisagées au lendemain des inondations sera sans doute la relocalisation du village de Keramídi vers Farkadóna”.

Keramídi compte environ 120 habitants restants et l’ensemble du village pourrait être déplacé vers un endroit plus en hauteur. Cette relocalisation redéfinira l’utilisation des terres dans les zones inondables et constituera un catalyseur pour faire face aux inondations dans la région”, apprend-on alors.

Keramídi, la Tuile… et ses tuiles n’est visiblement plus. Octobre 2023

Keramídi, la Tuile… et ses tuiles n’est visiblement plus. Après-tout, pour les vieux de notre famille à Palamás, c’était sinon ce petit village petit que l’on disait déjà “perdu”, entouré comme il est entre ses deux rivières thessaliennes.

Disons seulement au risque de répéter Strabon, que la Thessalie est d’abord un bassin hydrographique versant de grande taille, dont le réseau des cours d’eau et de leurs affluents se déversant vers la mer Égée par une seule embouchure.

“Je suis rentré à mon village sans jambe”. Camp de Koutsóchero, octobre 2023

Strabon, ce grand géographe, lequel a sillonné l’espace grec il y a… tout juste deux millénaires, dans le Livre IX de sa Géographie, avait donné sans s’y tromper sa description de la “Thessalie ayant comme fil conducteur le cours du Pénée. Il le suit scrupuleusement depuis sa source dans le mont du Pinde, et cela jusqu’à la mer Égée”.

Et pour ce qui est de notre ville de Tríkala, l’ancienne Tríkki, Asclépios, dieu tout de même de la médecine, il y serait est né justement, sur les bords du Lithéos, littéralement “la rivière de l’oubli”!

Jeune chat secouru. Thessalie, septembre 2023

* Photo de couverture: “Nous avons perdu nos souvenirs”. Keramídi, octobre 2023



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