Plein sud
La Grèce du sud et d’abord le Péloponnèse, correspondent incontestablement aux stéréotypes en vogue, au sujet du voyage en Grèce. Et pourtant…
Regard… bien curieux et analytique. Péloponnèse, septembre 2024
Le Péloponnèse tant… “pratiqué” on dirait depuis la nuit des temps du voyage, c’est d’abord cette terre d’oliviers par excellence et ceci, bien au-delà de la région attitrée de Kalamáta et ses fameuses olives.
Temps de jadis. Musée de l’olive et de l’huile. Sparte, septembre 2024
Il s’agit également que de mettre en lumière le lien indissociable entre l’olivier et l’identité de notre territoire, et pour tout dire, en général avec l’espace méditerranéen. L’olive et son huile sont ici présentées, bien sous différents angles : l’économie, la nutrition et leurs usages, le culte, puis l’art et la technologie.
La cité Byzantine de Mystrá. Septembre 2024
De même, on y découvre les copies exactes des Tablettes du linéaire B, syllabaire utilisé pour l’écriture du mycénien, une forme archaïque du grec ancien, datant du 14ème siècle avant JC., révélant les premiers récits rédigés et connus, sur l’olive et sur l’huile d’olive.
Sous le regard des animaux de la ferme. Péloponnèse, septembre 2024
Sans enfin oublier que l’olive prend une dimension symbolique dans la mythologie, la religion, la morale et les coutumes des Grecs, et ceci jusqu’à nos jours. Ce que nous avons sitôt pu constater, le plaisir et le goût en prime, en visitant une ferme biologique dont les olives et l’huile sont vraiment d’une autre saveur, le vrai bon pain et les figues de barbarie en plus.
Sous le regard des animaux de la ferme. Péloponnèse, septembre 2024
Car derrière le lustre du tourisme, le pays grec encore profond et néanmoins largement dépeuplé, peine à se maintenir, y compris en ce Péloponnèse que les campagnes publicitaires ventent alors comme étant “la région mythique de la Grèce”.
Sous le regard des animaux de la ferme. Péloponnèse, septembre 2024
La vie d’antan est d’ailleurs parfois représentée à travers tous les musées locaux désormais, dont souvent les bancs, les objets usuels des classes et les photos d’écoliers datant du temps de l’école élémentaire pour ceux déjà… de ma génération, cela se nomme alors l’histoire et d’abord sa mémoire retrouvée, quand elle n’est pas perdue, comme on peut le constater autant si souvent.
Gastronomie à la ferme. Péloponnèse, septembre 2024
Car davantage dans le Magne qu’ailleurs dans le Péloponnèse, les hommes partent, ou plutôt ils partaient, souvent à la guerre, même à proximité et parfois aussi, ils partaient alors loin, très loin jusqu’aux Antipodes. Et les femmes restent, et comme elles restent, elles sont là pour raconter.
Au promontoire de Monemvasiá. Péloponnèse, septembre 2024
Margarita qu’est d’abord une amie de longue date, est ethnologue et psychologue, directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’anthropologie sociale au Collège de France. Ses travaux, qui portent principalement sur les rapports entre l’ordre social et les formes de déviance, ont donné lieu à de nombreuses publications.
De l’accompagnement dans les démarches pour l’émigration. Gýthio, septembre 2024
Remarquables d’inventivité et de richesse symbolique, parfois de cruauté, ils sont donnés à lire de la sorte pour la première fois, dans une transcription fidèle qui restitue la fraîcheur spontanée d’une histoire dite à la veillée. Voilà pour la présentation de l’ouvrage.
Notre génération… au musée. Gýthio, septembre 2024
Ou sinon encore cette description d’un autre ouvrage par Margarita Xanthákou, intitulé “Faute d’épouses on mange des sœurs… Réalité du célibat” ; description faite par elle-même et qui sonne déjà en guise d’avertissement… quant aux temps qui meurent, on était déjà en 1993.
Orthodoxie grecque. Le Magne, septembre 2024
“Naguère, les concurrences, les affrontements et même de sanglantes vendettas entre groupes de parents rendaient parfois le problème insoluble – malgré les expédients admis par la coutume pour en prévenir les plus graves conséquences”.
Pleurer les morts. Le Magne des musées, septembre 2024
Les femmes du Magne pleurant ainsi leurs hommes morts, perpétuant à l’occasion la tradition d’une version de la vendetta bien à la grecque, désormais elles demeurent sans doute muettes depuis déjà un moment.
Effondrements. Le Magne, septembre 2024
Notons qu’Areópolis revendique l’honneur d’avoir été la première bourgade à brandir le drapeau de l’insurrection lors de la Guerre d’Indépendance grecque face aux occupants Ottomans, dès le 17 mars 1821, quand la tradition historiographique a officialisé la date du 25 mars pour l’ensemble de la Grèce. C’est également ici le fief de la célèbre famille des Mavromichális, chefs parmi les maîtres de l’insurrection nationale… et autant revendiquant même face au pouvoir grec, leur liberté à “gérer leur” Magne à leur seule manière.
Demeure fortifiée. Le Magne, septembre 2024
Yórgos faisait d’ailleurs remarquer que contrairement à nos autres contrées helléniques, le Magne est la seule région dépourvue de traces de la présence des Turcs, et ceci pour une raison bien simple. Les Ottomans n’ont jamais réussi à y mettre durablement pied et ceci durant près de cinq siècles d’Occupation sur les Balkans, voire, bien au-delà.
Trace… royaliste. Le Magne, septembre 2024
Les maisons sinon elles s’effondrent, et avec elles, les dernières traces de vie et d’économie des temps passés. Maigre consolation peut-être et encore, sur les littoraux, les tavernes offrent alors tant de mets à déguster, ouzo et bière de Sparte compris.
Regard… local. Le Magne, septembre 2024
Et la boucle en cette ultime contrée… royaliste du pays, s’achève non loin du cap Ténare ou Ténaro en grec, aussi connu sous le nom de cap Matapan, à l’extrême sud de la péninsule du Magne, entre la mer Méditerranée à l’est et au sud, et la mer Ionienne le bordant à l’ouest. C’est tout de même le point le plus méridional de la Grèce continentale et donc, de l’Europe en dehors bien entendu des îles.
Gastronomie… voyagiste. Le Magne, septembre 2024
Nos anciens… et leurs morts ayant toute la connaissance des secrets divins, pouvaient alors lire l’avenir, d’où d’ailleurs en ces hauts lieux mystiques, la présence d’un Nécromantéion, littéralement “l’oracle par les morts”.
Sur les restes du temple antique. Au cap Ténare ou Ténaro, septembre 2024
La chapelle actuelle ne comporte plus ses icones ni même ses croix, et pourtant, Grecs et non-Grecs, déposent ici les preuves de vie des défunts qui sont les leurs, alors photos, objets et même nourriture… offrandes il faut dire symboliques et pourtant essentielles, faisant honneur de ce fait et une fois de plus, aux… Portes des Enfers.
Offrandes symboliques. Au cap Ténare ou Ténaro, septembre 2024
Aux temps d’après. Le Magne, septembre 2024
* Photo de couverture: Demeures fortifiées. Le Magne, septembre 2024