Les occupants… occupés !


On peut penser que nos “petites histoires”, remémorées à l’occasion d’une réunion de famille, n’illustrent parfois que ce côté anecdotique des événements, l’ensemble dit des faits historiques que l’on désigne un peu vite comme secondaires. Chez nous, notre oncle Chrístos qui n’est plus de ce monde, aimait nous raconter ses anecdotes des années 1940, la Guerre gréco-italienne, l’Occupation, la Résistance, puis… l’illogisme alors entier de la Guerre civile grecque des années 1944 à 1949, et ce, jusqu’au détail de l’histoire qui fut d’abord la sienne. Il nous faisait même volontiers son récit sur la présence des soldats italiens en Grèce, dont l’historicité quelque part en méandres, se situe parfois, y compris de nos jours, entre la mémoire et l’oubli.

Soldats italiens vers 1940

Il faut d’abord rappeler que le 28 octobre 1940, l’Italie déclenche la guerre gréco-italienne en envahissant le pays grec depuis l’Albanie. Mussolini avait d’abord lancé cette invasion de la Grèce un peu rapidement, et par la suite, devant la préparation militaire côté grec, que l’on prédisait pourtant impossible, ainsi que devant l’aptitude de l’armée hellénique à opérer en terrain montagneux, l’offensive italienne initiale a été contenue et l’invasion s’est rapidement embourbée.

Il faut toutefois rappeler qu’en octobre 1940, d’ailleurs sous la bénédiction de Londres, de nombreux cadres politiques ou institutionnels à Athènes, se sont montrés défaitistes avant l’heure, estimant que la région de l’Épire sur le nord-est de la Grèce, pouvait être abandonnée… au profit des vues de Mussolini.

L’ambassadeur anglais d’alors en poste en Grèce, Sir Michael Palairet dans son télégramme d’Athènes à la date du 28 septembre 1940, document divulgué plusieurs décennies après, dans les archives du Foreign Office, informa son gouvernement “que le chef d’état-major général, le général Papágos, était disposé, si cela était jugé nécessaire, à céder l’Épire aux Italiens”.

Notre oncle Chrístos, 1918-2013

Sauf que sur le terrain de l’armée et déjà sous l’impulsion de Metaxás, Premier ministre grec et alors autocrate suffisamment éclairé, servaient également le lieutenant-général Vassílios Vrachnós ainsi que le Général Charálambos Katsimítros, commandant la 8e Division d’infanterie de Épire, basée à Ioannina.

Ces officiers issus du “bas peuple” avaient pris la décision d’organiser la défense avancée et surtout, de tenir leurs positions malgré et même contre les instructions antinomiques de l’état-major. Katsimítros parvient ainsi à contenir l’offensive italienne dans le secteur de l’Épire et gagna un temps précieux jusqu’à l’arrivée des renforts grecs. La guerre, s’est en quelque sort décidée en ces moments-là.

La contre-offensive grecque de novembre 1940, a rapidement reconduit la troupe italienne en Albanie, et ce, en dépit des “certitudes de victoire” tant émises et même répétées par Mussolini. Face à une résistance héroïque de l’armée grecque, la troupe italienne a autant héroïquement enduré et alors subi.

La contre-offensive grecque de novembre 1940

Durant près de six mois, attaques et contre-attaques vont se succéder sur un long front montagneux, dont certains sommets culminent à plus de 2.000 mètres d’altitude. Le dernier assaut italien, toujours en territoire albanais fin mars 1941, sous le froid, la pluie, dans la neige et la boue, se heurtera une fois de plus, à la résistance de l’armée grecque.

Les pertes globales dans les deux camps sont importantes. Du côté italien, elles s’élèvent à 13.755 morts, 50.874 blessés, 25.067 disparus, environ 52.108 malades et 12.368 souffrant de lésions provoquées par la gelure. Côté grec, il y a eu 13.325 morts, 42.485 blessés, 1.237 disparus et 1.531 prisonniers.

L’étude entre autres des sources directes, par l’historiographie italienne, notamment émanant des lettres du front dont celles retenues par la censure militaire, indique plutôt que les combattants italiens se montrent d’abord fatigués, voire trahis.1

La contre-offensive grecque de novembre 1940

Les Italiens aux armes sur le front d’Albanie, ne sont guère indifférents et ils sont encore moins des exécutants que l’on dit parfois passifs. Ils se disent trahis, surtout lorsqu’ils réalisent que leurs espoirs sont annihilés, quand ils sont obligés à livrer bataille dans une guerre qui finalement n’a rien de moderne, qui ne permet pas l’utilisation des blindés et qu’enfin sur le terrain, elle rappelle largement la pire usure et alors les énormes sacrifices des troupes italiennes de 1917, lorsqu’elles se sont repliées par exemple, sur le plateau du Carso.2

C’est finalement l’intervention de la Wehrmacht d’Hitler en avril 1941, qu’a provisoirement, si l’on peut dire, dénoué le fil… barbelé de cette triste guerre gréco-italienne ; cependant, cette défaite de Mussolini ayant contraint l’Allemagne à intervenir dans les Balkans, a retardé son invasion de l’URSS, précipitant en quelque sorte avec le retard, la troupe allemande sur… le général Hiver russe.

Les Allemands occupant Athènes, avril 1941

Ainsi, le 23 avril 1941, l’armistice est signé entre l’Allemagne, l’Italie et la Grèce, mettant fin aux hostilités sur le front gréco-albanais. En réalité, les Grecs, ne se sentant pas vaincus par les Italiens suite à l’entrée décisive sur le terrain de l’armée allemande en avril 1941, n’avaient auparavant conclu des accords qu’avec ces derniers. Il a fallu l’intervention d’un Mussolini plein de ressentiment devant Hitler pour parvenir à la capitulation le 23 avril.3

Nous voilà donc en pleine Grèce occupée, sitôt découpée en trois zones d’occupation, allemande, italienne et bulgare, car Sofia en a profité pour si possible… annexer les parties grecques de la Macédoine et de la Thrace.

En somme, pour ses deux tiers, le pays occupé se place largement sous le contrôle de l’armée italienne étant donné que les Allemands économisaient leurs forces dans les Balkans et bien au-delà, devant leur invasion de l’URSS. La suite semble connue… et pourtant.

La Grèce découpée en trois zones d’occupation en 1941

Faisant suite à la propagande anglaise du moment de la guerre, une certaine historiographie italienne et même grecque dans l’immédiat de l’après 1945, a souvent repris ce stéréotype facile d’une troupe italienne occupant la Grèce “en armée des amoureux” des filles dite “l’armée je t’aime”.

Comme le fait remarquer à sa manière certes Gabriele Scarparo, “la propagande anglaise appela ironiquement les troupes italiennes avec le nom d’armée -S’Agapò, un terme qui en grec signifie -Je t’aime”.4

Même si tout stéréotype n’est pas forcément dépourvu de fondement, voilà que la nombreuse troupe italienne en Grèce, comme d’ailleurs toute armée d’occupation, a sitôt affronté la Résistance et ainsi le côté sombre de l’humanité, le sien compris.

Soldats Italiens et leurs… prisonniers grecs. 1941 à 1943

Notre oncle Christos, né en 1918, de retour au village de Thessalie après avoir pris part à la guerre gréco-italienne en tant que soldat, se souvient que dès l’arrivée des troupes italiennes dans la région vers la fin juin 1941, les maisons ont été fouillées et les habitants malmenés, voire torturés, pour livrer leurs armes supposées cachées.

Ils se sont pointés chez nous quand nous avions tous quitté les lieux par peur d’être arrêtés. Ils ont seulement trouvé notre mère, ta grand-mère, ainsi que deux cartouches d’un fusil de chasse. Ils ont emmené cette pauvre femme au poste situé en ville de Trikala, elle y a été torturée puis libérée sans autres suites”.

Plus tard, la situation s’est calmée, les militaires italiens venaient nous… voir rarement, et quand ils venaient, certains jouaient de la musique et alors ils sifflaient au passage des filles du village”. Voilà en tout cas pour le récit de mon oncle Christos d’il y a près de quinze ans, car il n’est plus de ce monde. Par la suite, il avait rejoint les bataillons locaux des résistants communistes et à partir de 1946 durant la Guerre civile, il a servi au sein de l’Armée gouvernementale grecque, combattant ceux de l’Armée rebelle communiste. Dix ans de guerre, presque.

Unité de la Division Pinerolo à Doménikon, février 1943

Parmi donc les faits et… mauvais gestes des occupants, voilà déjà le cas le plus connu, émanant de la Division Pinerolo en Thessalie, dont certaines unités ont procédé au massacre de Doménikon s’agissant de la destruction de ce village dans la nuit du 16 au 17 février 1943, ainsi que le massacre de sa population masculine de quatorze à quatre-vingts ans, soit 150 victimes.

Puis, vint la Proclamation de Badoglio du 8 septembre 1943 qui, “au nom du gouvernement italien”, confirme l’armistice de Cassibile signé avec les Anglo-Américains du 3 septembre 1943.

Déboussolés, les militaires italiens en Grèce se sont retrouvés sans consignes, sous le choc. Romolo Galimberti, alors soldat de la Division Pinerolo en Thessalie nous a laissé son récit des faits, son livre a été publié après traduction également en Grèce.

Mémoire des 150 victimes du massacre de Doménikon en février 1943

La nouvelle inattendue du 8 septembre a mis quelques jours à nous parvenir. De notre commandement basé à Lárissa, il y a eu d’abord le silence. Puis on nous annonçait des mensonges, avant de lâcher le morceau. Nous avons appris la nouvelle entre le 12 et le 13 septembre et notre joie fut immense. Tout le monde au campement criait alors – La guerre est terminée – en tirant des salves en l’air, ou en balançant ses grenades dans les ruisseaux. Réveillé par les coups de feu car je dormais sous ma tente, ma joie a diminué peu à peu. Quelques jours plus tard, j’ai rejoint les forces du maquis grec”.

Il faut souligner que depuis la coupure historique du 8 septembre 1943, les centaines de milliers de soldats d’Italie hors des frontières, au sud de la France, en Corse, en Croatie, en Dalmatie, en Albanie et ainsi en Grèce entre îles Ioniennes à la mer Égée, furent abandonnés à eux-mêmes. Le sort de ces soldats apparut immédiatement bien pire que celui des troupes qui s’étaient auparavant rendues aux Anglo-Américains en Afrique de l’Est et en Afrique du Nord. Les Allemands, en effet, les traitaient avec hauteur et mépris, surtout avec la rigueur qu’ils réservaient à ceux qui avaient déserté.

Désormais, la Wehrmacht entend “neutraliser” les troupes italiennes et Grèce et en Yougoslavie, elle sera dans un premier temps, facilitée dans sa tâche, par le premier enthousiasme, majoritaire chez les Italiens. Ils se laissent désarmer par les Allemands, car ils pensent qu’ils vont rentrer chez eux, retrouver leurs familles.

Mais ce n’est que le début de leur drame. Exécutés massivement quand ils se sont opposés aux Allemands à l’instar des hommes de la Division Acqui en Céphalonie il y a très exactement 80 ans cette année.

Mémoire des victimes du massacre de la Division Acqui en septembre 1943

Car, lorsque les combats ont cessé, la division Acqui avait perdu environ 5.000 hommes et 400 officiers au cours des combats et des exécutions ultérieures. Il faut rajouter 3.000 autres hommes qui sont morts lors du “transfert” vers le continent à bord d’un navire-hôpital lequel a heurté une mine près de Céphalonie.

En somme, sur 12.000 hommes que comptait la division Acqui, moins de 2.000 auront survécu à la fin de la guerre et fort heureusement, les derniers survivants d’entre eux, nous livrent encore maintenant leur ultime témoignage.

Tout compte fait, les Italiens de l’ancienne armée occupante de la Grèce se retrouvent de fait prisonniers… sous l’Occupation allemande. Le haut commandement militaire allemand prenant même le contrôle des îles du Dodécanèse, étudie sitôt la question urgente des prisonniers militaires qui furent pourtant les alliés Italiens seulement quelques semaines auparavant.

Mémoire cinématographique du massacre de la Division Acqui

Le “pragmatisme” du commandement allemand des îles, entend alors… trouver une “solution finale” au casse-tête des prisonniers italiens. Les garder sur place mobiliserait trop d’hommes pour la Wehrmacht et de ressources pour les nourrir… si ce n’est que de manière élémentaire. Déjà, certains Italiens ont été enfermés dans diverses campements de l’horreur, comme à Rhodes, celui de Casa dei Pini de triste mémoire.

Cependant, la “solution adéquate” inventée par les Allemands, fut celle des bateaux dits “jetables”. C’est à bord de tels navires, généralement en bien piètre état, que plusieurs milliers parmi les militaires italiens ont été embarqués… pour y mourir noyés, soit suite aux “bravoures”, voire bavures de guerre commises par les Britanniques en mer Égée, soit par “accident” plutôt prévisible, soit parce que les Allemands ont coulé ces bateaux sciemment.

Leur liste macabre est bien longue ; le naufrage près du Cap Sounion du bateau “ORIA” avec plus de 4.000 militaires italiens noyés à son bord en fait d’ailleurs partie.

Liste des naufrages des bateaux dits “jetables”, 1943-1944

Et quant au sort des militaires italiens stationnés en Grèce continentale, il n’a guère été meilleur. Le cas emblématique ici, fut celui de la Division Pinerolo, laquelle s’est partiellement rendue aux Résistants grecs, qui plus est, procommunistes.

Le 8 septembre 1943, la Division Pinerolo commandée par le général Adolfo Infante, stationnait en Thessalie et pouvait compter sur ses 23.000 hommes, avec le soutien des régiments Lancieri d’Aoste et de Milan. Au lendemain du 8 septembre, elle refuse de se rendre aux Allemands et répond par le feu, à l’ordre de rendre l’aérodrome de Larissa.

Cependant, se rendant compte de la désintégration des autres divisions italiennes, le général Infante partit avec environ 8.000 hommes vers la région montagneuse du Pinde, où non loin de la ville de Tríkala, il conclut un pacte de coopération avec les partisans grecs, sous le patronage… nécessaire de la mission anglaise. Plusieurs affrontements sanglants avec les Allemands s’ensuivirent, puis, les relations avec les formations des partisans communistes de l’ELAS, leur branche armée, se rompirent rapidement.

Le livre de Romolo Galimberti, soldat de la Division Pinerolo en Thessalie

C’est ainsi que les troupes italiennes furent d’abord divisées, puis désarmées par l’ELAS et, après une vaine résistance, elles finissent alors internées dans trois camps de concentration, à Grevená en Macédoine grecque, à Neráïda en Thessalie, et à Karpenísi dans le Pinde. Dans ces camps, plusieurs milliers de soldats italiens ont perdu la vie, par maladie, puis par les difficultés de la survie ainsi que par les rafles des Allemands, ces derniers n’ont même pas épargné les malades et les blessés retrouvés dans leurs lits.

L’auteur Thessalien Charálambos Alexándrou, a déjà largement esquissé la chronique de la Division Pinerolo en Grèce, dans son ouvrage lequel a été fort heureusement traduit en italien.

Il s’en est d’ailleurs longuement exprimé, lors de son invitation en Italie et plus précisément à Trieste, en décembre 2011.

Dans un prochain article, nous reproduirons les extraits fort intéressants de cette conférence en Italie, de mon compatriote Thessalien.

Soldats italiens blessés. Grèce, 1941

En guise de conclusion historique sans doute provisoire, je note seulement que le travail de la mémoire et donc de l’histoire, aura mis un certain temps avant de s’intéresser au sort des occupants… occupés, que furent les militaires italiens en Grèce entre 1941 et 1944.

Dans ma famille, deux cas d’Italiens “fugitifs” ont été restitués, après tant d’années de silence. Au village de mon père d’abord près de Tríkala, mes grands-parents avaient hébergé Paolo, lequel partageait les travaux des champs, ainsi que l’élevage des ovins avec mon père alors enfant, ainsi qu’avec ses cousins bien plus âgés que lui.

Paolo partageait autant la même maigre tablée que ceux de la famille, sauf qu’un jour il fut retrouvé par les Allemands et depuis… son déjà triste sort nous est inconnu.

Ensuite, au village de ma mère, Palamás, un autre soldat italien, Francesco, était engagé par mon autre grand-père, remplissant les mêmes… fonctions. Il était petit, maigre, terrorisé par les circonstances aggravantes de l’histoire de son temps présent, et d’abord il était plus qu’affamé quand il est arrivé. Stélios, cousin de ma mère, âgé de 17 ans à l’époque, grand, fort, arrogant et irréfléchi, brutalisait parfois ce pauvre Francesco, prenant comme prétexte la guerre gréco-italienne et l’invasion de notre pays par ses suite.

Mon grand-père, homme pondéré et juste, n’a pas tardé à réagir. “Stélios et vous autres enfants écoutez-moi et faites ce que je vous demande. Celui qui osera toucher Francesco, aura son bras cassé par moi-même. La guerre c’est bien l’histoire de notre pauvre patrie et certes de la sienne, mais ici dans notre ferme, on est dans les histoires humaines et dans le travail”. Et plus personne n’a osé importuner notre Italien.

Soldats grecs. Guerre gréco-italienne de 1940-1941

Cependant, Francesco avait tant l’envie de retourner en Italie. Un jour, il a cru que ceci était possible par bateau et il est parti. Mes grands-parents lui ont préparé un casse-croute à la grecque, composé de fromage et de pain sec. Francesco ému de son départ, dit qu’il allait envoyer une lettre à la famille de ma mère, une fois arrivé chez lui dans sa patrie italienne. Nous n’avons rien reçu et pourtant mon grand-père attendait jusqu’à la fin, la sienne dans les années 1960.

D’autres familles grecques, recherchent d’ailleurs encore “leurs” Italiens, ou plutôt leurs descendants et proches. Preuve s’il est que l’histoire s’appuyant sur le côté anecdotique des événements, n’est pas à tout prix secondaire. Surtout, quand le prix humain finit par être partagé.

Depuis, cette mémoire italienne en Grèce s’est estompée, et ce, sous le fardeau des violences et des morts que nos familles ont “connu” durant la Guerre civile des années 1944 à 1949.

Mémoire des soldats de la Division Pinerolo de 1943. Neráïda en Thessalie, 2009

Finalement, ce n’est qu’en 2009 qu’un monument à la mémoire d’au moins mille Italiens de la Division Pinerolo, morts de faim, de maladie et d’épuisement au camp de Neráïda, dans la région de Kardítsa en plein massif du Pinde et du côté des villages d’Ágrafa, voit le jour sur le lieu de leur martyre. Il a été érigé à l’initiative de l’Union des Agraphiótes du district de Karditsa, avec le concours des municipalités de Nevroúpoli et d’Ítamos.

De temps à autre, je fais visiter cette région du Lac Plastíra aux participants à mes parcours de Grèce Autrement, ainsi que le monument à Neráïda.

La réaction… post-moderne est souvent unanime. “Pourtant, la nature est ici si splendide”. La nature certes, non pas celle des hommes.

Foyer grec. Année 1940

* Photo de couverture: Mémoire des soldats de la Division Pinerolo de 1943. Neráïda en Thessalie, 2009



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Notes

  1. Voir par exemple à ce propos, Lucio Ceva, “Italia e Grecia: 1940-1941. Una guerra a parte”, in Pier Paolo Poggio – a cura di, L’Italia in guerra : 1940-1945, Annali della Fondazione Luigi Micheletti, n° 5, 1990-1991.  
  2. Voir par exemple les travaux de Scala Edoardo, 1955, Storia delle fanterie italiane. Vol. 8 : Gli Alpini, Rome, SME-US, XXXI-742 p. ; Viazzi Luciano, 1978, Gli Alpini 1872-1945, Rome, Ciarrapico, 301 p. ; Paoletti Ciro, 2015, “L’adaptation de l’armée italienne aux conditions du combat en montagne entre 1915 et 1918”, RHA, “Guerre en montagne”, n° 278, pp. 17-24 et Hubert Heyriès, 2017, “La guerre -blanche- des Italiens durant la Grande Guerre ou les enjeux complexes d’une guerre en montagne : adaptation, exploitation, représentation”, Revue de géographie historique, URL: http://journals.openedition.org/geohist/955 
  3. D’après l’historien Mark Mazower, “Hitler ne voulait pas vraiment envahir la Grèce. Il attribuait la défaite des puissances centrales lors de la Première Guerre mondiale, au moins en partie, aux enchevêtrements dans les Balkans, et ne souhaitait guère détourner ses troupes vers un spectacle risqué pendant la préparation de l’invasion de la Russie. Grâce au commerce, le Troisième Reich maintenait l’Europe du Sud-Est dans une puissante étreinte, et il ne semblait pas y avoir de raison d’alourdir le fardeau par une occupation militaire”. Mazower, Mark. “The Occupation Begins.” Inside Hitler’s Greece, Yale University Press, 1993, pp. 15-22. 
  4. L’Armée de l’Amour était décrite comme étant beaucoup plus intéressée par les femmes que par la lutte et par le courage. L’Armée S’agapò est aussi le titre d’un film raté, lequel aurait voulu raconter l’histoire de la campagne de Grèce, en montrant ses côtés les plus sombres. Le film, né d’une idée de Renzo Renzi, critique de cinéma et ancien officier d’infanterie, n’a jamais été réalisé. Le sujet du film, publié en février 1953 dans la revue Cinema Nuovo, valut à Renzi et au rédacteur en chef de cette même revue, Guido Aristarco, une plainte pour outrage aux forces armées et quarante jours de prison”.